A la demande de Patch, je vous propose ici un petit extrait de "Les miscellanées de Mr. Schott" de Ben Schott
"Proverbes météorologiques
Janvier le fier, froid et frileux,
Février le court et fiévreux,
Mars poudreux, avril pluvieux,
Mai joli, gai et venteux,
Dénotent l'an fertile et plantureux.
Brune matinée, belle journée.
Quand le soleil est joint au vent
On voit en l'air pleuvoir souvent.
L'arc-en-ciel du soir
Fait beau temps paroir.
La veille de la Chandeleur
L'hiver se passe ou prend vigueur.
Avril le doux,
Quand il se fâche le pire de tous.
S'il pleut le jour Saint-Médard
Il pleuvra quarante jours plus tard.
En avril nuée, en mai rosée.
Une hirondelle ne fait pas le printemps.
Bruine obscure trois jours dure.
Du dimanche au matin la pluie
Bien souvent la semaine ennuie.
A la Saint-Martin
L'hiver en chemin.
Noël au balcon, Pâques aux tisons."
Le premier ressemble bien à la Normandie...
"Palindromes
Sotadès de Maronée (ca. 275 avant notre ère) passe pour avoir inventé les premiers palindromes : des motes ou des phrases qui se lisent à l'identique dans les deux sens, de la première à la dernière lettre et de la dernière à la première. Sotadès aurait employé cet artifice dans plusieurs de ses poèmes, souvent obscènes et infamants; ils lui valurent de finir noyé, enfermé dans une caisse en plomb, pour avoir insulté Ptolémée II.
Rions noir
A l'étape épate-là
Elu par cette crapule
Eh! ça va, la vache?
Esope reste ici et se repose
Léon a trop par rapport à Noël
L'ami naturel? le rut animal
Engage le jeu que je le gagne
La mère Gide digère mal
Ce repère, Perec
Georges Perec, à qui le dernier exemple cité rend hommage, est l'auteur du Grand Palindrome (1969) -le plus long jamais composé en français : il compte 1247 mots et 5566 lettres. En voici le commencement et la fin :
Trace l'inégal palindrome. Neige. Bagatelle, dira Hercule. Le brut repentir, cet écrit né Perec. L'arc lu pèse trop, lis à vice-versa. Perte. Cerise d'une vérité banale, le Mälstrom, Alep, mort édulcoré, crêpe porté de ce désir brisé d'un iota...
A toi, nu désir brisé, décédé, trope percé, roc lu. Détrompe-la. Morts : l'Âme, l'Elan abêti, revenu. Désire ce trépas rêvé : Ci va! S'il porte, sépucral, ce repentir, cet écrit ne pertube le lucre : haridelle, ta gabegie ne mord ni la plage ni l'écart."
Je ne vois pas trop l'intérêt de celui-ci, parce que pour moi ça ne veut pas dire grand chose, mais bon peut-être n'ai-je pas l'esprit palindromique.
En tous cas, je tiens à préciser le nom de l'adaptateur et traducteur de cet ouvrage, c'est-à-dire Boris Donné, car c'est sûrement plus qu'un travail de traduction, et il a sûrement dû faire un grand travail de recherche avant pour trouver les correspondances françaises, et d'ailleurs ça me donne envie de le lire en anglais pour voir les différences. Je vous tiendrai au courant.