Retrouvez la bio- et la bibliographie de Charlotte Brontë ici
*****
Genre : Littérature anglaise
Année de publication : 1847
Quatrième de couverture (traduction personnelle de l'édition Puffin Classics)
Mystère, difficulté...et amour
L'orpheline Jane Eyre, détestée de sa tante et ses cousins, est envoyée à l'école Lowood. Bien que la vie s'améliore pour Jane, elle rêve d'amitié et du grand amour. Puis un jour, elle rencontre Monsieur Rochester, et tout change...
Soyez prévenus, la suite est bourrée de spoilers
Commencé à plusieurs reprises sans succès, Jane Eyre était au programme de mon cours de littérature cette année, ce qui m'a permis de lui donner une chance supplémentaire, et je ne le regrette en rien.
Jane Eyre a eu une enfance difficile, et le lecteur en souffre aussi, parce que la première centaine de pages est un cap difficile à passer, mais si on arrive à passer ce cap, le reste se lit très vite. Ses parents sont décédés, la laissant aux soins de son oncle et sa tante. A la mort de son oncle, sa tante et ses cousins lui mènent la vie dure. Elle est alors envoyée dans une école, Lowood, où la vie est plus agréable, mais pas toujours : manque de nourriture, épidémie. Elle perd d'ailleurs sa meilleure amie pendant l'épidémie de tuberculose.
Jane devient pendant quelques temps professeur à Lowood, puis décide d'aller chercher sa fortune ailleurs, et postule pour un poste de gouvernante à Thornfield Hall. Elle y rencontre le maître des lieux, Edward Rochester.
L'amour naît entre eux, mais leur mariage est annulé, car Rochester cache sa femme atteinte de folie héréditaire dans une tour de son manoir. Jane quitte Thornfield Hall et Rochester pour chercher sa fortune ailleurs, et la trouve au sens propre puisqu'elle arrive par hasard chez des cousins inconnus, et hérite d'un oncle lointain.
Un an plus tard, alors que son cousin insiste pour l'épouser et l'emmener en mission en Inde, elle entend la voix de Rochester qui l'appelle et décide sur le champs de retourner à Thornfield Hall. Elle trouve un manoir en ruine, ravagé par un incendie et s'enquiert de la santé de Rochester dans un pub du coin. Elle part à sa recherche et...
Rochester est un c**. Dès le début, il prend Jane de haut, est désagréable, et très lunatique. Mais rapidement, on change d'avis. Jane de son côté ne se laisse pas faire non plus et c'est tant mieux.
Mais Rochester la nargue, essaie de savoir ce qu'elle pense, et elle ne voit absolument rien du tout, ce qui la rend parfois exaspérante.
Ne connaissant pas l'histoire dans le détail, mais au courant de la fameuse "Mad woman in the attic",je n'ai pas eu la surprise de l'événement du mariage de Jane et Rochester, mais j'ai quand même été sous le choc, je dois bien l'avouer. Et j'ai attendu que Jane aille à l'encontre de ses principes et accepte de s'enfuir avec Rochester. Malheureusement, elle n'a pas choisi cette voie.
L'année passée avec les Rivers n'est pas la partie la plus passionnante du roman, et j'avoue que le cousin St. John m'a énervée au plus haut point.
Mais la fin, malgré qu'elle soit un peu trop facile, parce que finalement, tout finit bien, grâce à un incendie, même si Rochester est blessé, au moins il n'a plus sa femme folle sur les bras et ils sont libres de vivre leur amour au grand jour.
Jane Eyre se veut un roman initiatique. En effet, Jane passe par différentes étapes pour atteindre la maturité qui la conduira au bonheur, le tout sur fond gothique, avec un manoir, et un fantôme (qui finalement n'exite pas).
L'utilisation de la première personne pour la narration permet au lecteur de se rapprocher de l'héroîne et fait également référence au titre original : Jane Eyre, une autobiographie. Ce titre joue, de plus, sur l'ambiguité de l'autobiographie (Jane Eyre ou Charlotte Brontë) puisque Charlotte Brontë y a intégré des éléments de sa vie personnelle. Elle a elle-même étudié dans une école comme Lowood et est devenue gouvernante, et tombée amoureuse de son employeur, mais n'a pas connu la même fin heureuse que Jane Eyre.
On retrouve dans Jane Eyre une critique de l'odre social en place à l'époque victorienne,ainsi qu'une volonté de reconnaître la femme comme un être humain indépendant, notamment à travers Jane qui fait figure féministe, cherchant à se supporter elle-même, ce qui était rare à l'époque victorienne et mal vu. Mais cette volonté d'indépendance s'accompagne d'une moralité à toute épreuve.