
Editeur : Flammarion : 17€
Quatrième de couverture : " Edimbourg, 1874. Jack naît le jour le plus froid du monde et son coeur en reste gelé. Mi-sorcière mi-chaman, la sage-femme qui aide à l'accouchement parvient à sauver le nourrisson en remplaçant le coeur défectueux par une horloge. Cette prothèse fonctionne et Jack vivra, à condition d'éviter toute charge émotionnelle : pas de colère donc, et surtout, surtout, pas d'état amoureux. Mais le regard de braise d'une petite chanteuse de rue mettra le coeur de fortune de notre héros à rude épreuve : prêt à tout pour la retrouver, Jack se lance tel Don Quichotte dans une quête amoureuse qui le mènera des lochs écossais jusqu'aux arcades de Grenade et lui fera connaître les délices de l'amour comme sa cruauté.
Conte déuéto-moderne de western-spaghetti, La Mécanique du Coeur vibre d'une rugueuse force poétique où l'humour est toujours présent.Mathias Malzieu soumet aux grands enfants que nous sommes une réflexion très personnelle sur la passion amoureuse et le rejet de la différence, donnant naissance à un petit frère de Pinocchio qui aurait fait un tour chez les Freaks de Todd Browning."
Un passage :
" Premièrement , ne touche pas à tes aiguilles. Deuxièmement, maîtrise ta colère. Troisièmement, ne te laisse jamais, au grand jamais, tomber amoureux. Car alors pour toujours à l'horloge de ton coeur la grande aiiguille des heures transpercera ta peau, tes os imploseront, et la mécanique du coeur sera brisée de nouveau."
J'aime beaucoup l'écriture de Mathias Malzieu, mais je dois avouer que j'ai été un peu déçue. D'abord l'histoire ne m'a pas vraiment parlé, je l'ai même trouvé un peu trop longue. Et autant j'adore le style de Malzieu, cet univers complètement décalé, avec des images surréalistes, mais ici j'ai trouvé la recette un peu trop chargée. On retrouve bien cet univers en décalage, cet univers à la Tim Burton, dans les premières pages on se croirait dans Edward aux Mains d'Argent, avec la sage-femme qui répare bébé Jack, tout en haut d'une colline dans une vieille maison. On se représente bien la scène du manoir de l'inventeur d'Edward. Donc on garde vraiment cet aspect, que j'apprécie beaucoup, mais dans La Mécanique du Coeur, j'ai vraiment le sentiment que Malzieu a un peu trop chargé la dose de surréalisme.
Pourtant j'avais adoré Maintenant qu'il fait tout le temps nuit sur toi, mais bien que le style soit le même, l'histoire était beaucoup plus personnelle, plus autobiographique, et elle m'avait vraiment touchée, parlé... Alors que La Mécanique du Coeur est une jolie histoire, mais sans plus, je me suis parfois ennuyée dans ma lecture.
En revanche, comme la quatrième de couv' le signale on trouve ici une réflexion sur l'amour, mais surtout une belle critique de la société qui n'accepte pas la différence. On retrouve encore ici, dans ce thème, l'influence de Tim Burton, pour lequel e conformisme et l'intolérance sont des sujets de prédilection.
On retrouve également une grande pensée sur l'amour (et par là-même la haine), un sentiment qu'on ne peut pas créer mécaniquement avec le tic-tac d'une horloge. Il faut aimer de tout son Coeur, et être prêt parfois à souffrir en retour...
Note : Nous avons ici un roman à lire avec sa BO. En effet Dyonisos a sorti en même temps un album intitulé La Mécanique du Coeur, sur lequel on retrouve beaucoup d'invités : Olivia Ruiz, Eric Cantonna, Bashung, et beaucoup d'autres. Je n'ai pas lu le livre en même temps que l'album, car le livre est sorti une semaine avant le CD et quand je l'ai vu je n'ai pas pu résister à sa lecture, même si finalement j'aurai pu attendre une semaine de plus. En revanche, du coup je n'ai toujours pas écouté le CD, juste un peu comme ça à la FNAC, mais je ne l'ai pas encore acheté, donc je ne peux pas dire si l'ambiance musicale correspond bien à l'ambiance du livre.
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