27 décembre 2009
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Genre : Autobiographie
Titre original : I know why the caged bird sings
Editeur américain : Ballantine Books : 5,07€
Editeur français : Le Livre de Poche : 6,50€
Quatrième de couverture
Dans ce récit, considéré aujourd'hui comme un classique de la littérature américaine, Maya Angelou relate son parcours hors du commun, ses débuts d'écrivain et de militante dans l'Amérique des années 1960 marquée par le racisme anti-Noir, ses combats, ses amours. Son témoignage, dénué de la moindre complaisance, révèle une personnalité exemplaire. A la lire, on mesure - mieux encore - le chemin parcouru par la société américaine en moins d'un demi-siècle...
Je sais pourquoi chante l'oiseau en cage libère le lecteur, simplement parce que Maya Angelou met en scène sa vie avec une maîtrise émouvante et une lumineuse dignité.
Les mots me manquent pour décrire un tel exploit, mais je sais que jamais depuis les jours lointains de mon enfance, lorsque les personnages de roman étaient plus réels que les gens que je voyais tous les jours, je ne me suis senti à ce point ému.
James Baldwin
Titre original : I know why the caged bird sings
Editeur américain : Ballantine Books : 5,07€
Editeur français : Le Livre de Poche : 6,50€
Quatrième de couverture
Dans ce récit, considéré aujourd'hui comme un classique de la littérature américaine, Maya Angelou relate son parcours hors du commun, ses débuts d'écrivain et de militante dans l'Amérique des années 1960 marquée par le racisme anti-Noir, ses combats, ses amours. Son témoignage, dénué de la moindre complaisance, révèle une personnalité exemplaire. A la lire, on mesure - mieux encore - le chemin parcouru par la société américaine en moins d'un demi-siècle...
Je sais pourquoi chante l'oiseau en cage libère le lecteur, simplement parce que Maya Angelou met en scène sa vie avec une maîtrise émouvante et une lumineuse dignité.
Les mots me manquent pour décrire un tel exploit, mais je sais que jamais depuis les jours lointains de mon enfance, lorsque les personnages de roman étaient plus réels que les gens que je voyais tous les jours, je ne me suis senti à ce point ému.
James Baldwin
Je remercie Chez les filles et Le Livre de Poche de m'avoir permise de découvrir ce livre magnifique.
Je vous préviens tout de suite de ne pas vous fier à la quatrième de couverture. Je ne sais pas il y a du avoir une erreur quelque part, car Je sais pourquoi chante l'oiseau en cage ne relate pas cette partie de la vie de Maya Angelou mais son enfance, depuis qu'elle est arrivée très jeune avec son frère chez Momma, leur grand-mère, à Stamps, jusqu'à la naissance de son fils, quand elle avait 17 ans. Cette erreur m'a un peu déçue au début de ma lecture, car j'étais enthousiasmée de découvrir sa vie de militante, et tout ça. Mais finalement, j'ai adoré ce récit. J'avais peur quand j'ai accepté la proposition de Chez les filles, car je me suis dit que ce récit allait être difficile, puisque c'est quand même un pan de l'histoire américaine assez dure, violente, avec le KKK, la lutte contre le racisme, etc.
Malgré tout, j'ai été choquée, non outrée, révoltée! J'ai failli abandonner ma lecture arrivée au passage où Maya raconte son viol par l'ami de sa mère alors qu'elle n'avait que 8 ans. J'ai eu peur que tout soit basé sur cet événement, et là je n'aurais pas pu continuer. Mais finalement, non. Ce passsage m'a énormément choquée, notamment, le "procès" où l'avocat de la défense a accusé Maya d'avoir inventé tout ça. L'homme a été libéré le jour-même, mais la grand-mère de Maya (la grand-mère de Saint Louis) s'est occupée de tout, du moins on le suppose, et l'homme a été retrouvé battu à mort.
J'ai été révoltée, également, par toutes ces scènes de racismes ouvert, cette ségrégation. Je sais qu'il faut se remettre dans le contexte historique, mais vous réagiriez comment si vous entendiez un dentiste blanc dire " ma politique c'est que je préférerais fourrer la main dans la gueule d'un chien que dans celle d'un nègre", surtout quand il s'agit d'une petite fille qui a une rage de dents. Et ce genre de remarque contre les noirs fusent à tout va.
Mais tout cela est raconté sur le ton de l'humour, du sarcasme. Maya Angelou rit de cette époque. Elle met en dérision également cette communauté noire dans laquelle elle a grandi. Elle dépeint sa Momma de manière très caricaturale.
" Momma refusa de parler tout de suite mais, plus tard dans la soirée, je découvris que ma faute consistait à avoir utilisé l'expression 'à propos'. Momma expliqua que 'Jésus était le Propos, le Verbe, la Vérité et la Lumière' et que quiconque disait 'à propos' disait en réalité 'Par Jésus' ou 'Nom de Dieu' et qu'elle ne permettrait pas que, chez elle, le nom du Seigneur fût évoqué en vain."
J'ai parfois eu des visions d'Huckleberry Finn de Mark Twain pendant ma lecture, justement du fait du style de l'écriture. Il y a des passages très drôles, notamment lors des réunions à l'église, lorsqu'une femme va agresser le pasteur. C'est tordant, vraiment.
Il y a une chose en revanche qui m'a perturbée, c'est que Maya, enfant n'acceptait pas sa condition. Elle n'aimait pas le fait d'être née noire. Ce que je peux comprendre vu ce qu'elle a pu suir à cette époque. Ceci l'a amené à critiquer les noirs dans ce livre de manière satyrique, mais je pense que cette non-acceptation l'a menée par la suite à se battre pour ses libertés. Elle fut d'ailleurs à l'âge de 16 ans, après des mois de persévérance, la première employée noire de la compagnie de Tramways de San Francisco. Mais elle avait encore moins de respect pour les autres 'races', les Indiens, les Chinois, les Japonais. Finalement elle n'acceptait pas le racisme envers les noirs, mais s'en fichait envers les autres communautés, qui vivaient la même chose.
"Quelle horreur d'être noire et de n'avoir aucun contrôle sur ma vie. Quelle cruauté que d'être jeune et déjà dressée à rester assise en silence pour écouter des accusations portées contre ma race sans aucune chance de les repousser. Nous aurions dû tous être morts. Tous crevés, me disais-je, en tas le suns sur les autres. Une pyramide de chair avec les Blancs formant la grande base, puis les Indiens avec leurs tomahawks, leurs teepees, leurs wigwmas et leurs traités crétins, et les Nègres avec leurs serpillières, leurs recettes de cuisine et leurs spirituals leur sortant par les trous de nez. Les petits Hollandais auraient dû tous se casser la figure dans leurs sabots, les Français s'étouffer avec leur vente de la Lousiane (1803) et les vers à soie bouffer tous les Chinois et leurs nattes idiotes. En tant qu'espèce, nous étions une abomination. Tous."
Finalement, cette partie de la vie de Maya Angelou se termine sur une joli note, avec la naissance de son fils, alors qu'elle est âgée de 17 ans. Elle quitte l'enfance et devient une femme. Sa vie de militante commencera bientôt.
A la fin de ce livre, je n'ai qu'un envie, c'est de connaître la suite de la vie de Maya Angelou.
Je vous préviens tout de suite de ne pas vous fier à la quatrième de couverture. Je ne sais pas il y a du avoir une erreur quelque part, car Je sais pourquoi chante l'oiseau en cage ne relate pas cette partie de la vie de Maya Angelou mais son enfance, depuis qu'elle est arrivée très jeune avec son frère chez Momma, leur grand-mère, à Stamps, jusqu'à la naissance de son fils, quand elle avait 17 ans. Cette erreur m'a un peu déçue au début de ma lecture, car j'étais enthousiasmée de découvrir sa vie de militante, et tout ça. Mais finalement, j'ai adoré ce récit. J'avais peur quand j'ai accepté la proposition de Chez les filles, car je me suis dit que ce récit allait être difficile, puisque c'est quand même un pan de l'histoire américaine assez dure, violente, avec le KKK, la lutte contre le racisme, etc.
Malgré tout, j'ai été choquée, non outrée, révoltée! J'ai failli abandonner ma lecture arrivée au passage où Maya raconte son viol par l'ami de sa mère alors qu'elle n'avait que 8 ans. J'ai eu peur que tout soit basé sur cet événement, et là je n'aurais pas pu continuer. Mais finalement, non. Ce passsage m'a énormément choquée, notamment, le "procès" où l'avocat de la défense a accusé Maya d'avoir inventé tout ça. L'homme a été libéré le jour-même, mais la grand-mère de Maya (la grand-mère de Saint Louis) s'est occupée de tout, du moins on le suppose, et l'homme a été retrouvé battu à mort.
J'ai été révoltée, également, par toutes ces scènes de racismes ouvert, cette ségrégation. Je sais qu'il faut se remettre dans le contexte historique, mais vous réagiriez comment si vous entendiez un dentiste blanc dire " ma politique c'est que je préférerais fourrer la main dans la gueule d'un chien que dans celle d'un nègre", surtout quand il s'agit d'une petite fille qui a une rage de dents. Et ce genre de remarque contre les noirs fusent à tout va.
Mais tout cela est raconté sur le ton de l'humour, du sarcasme. Maya Angelou rit de cette époque. Elle met en dérision également cette communauté noire dans laquelle elle a grandi. Elle dépeint sa Momma de manière très caricaturale.
" Momma refusa de parler tout de suite mais, plus tard dans la soirée, je découvris que ma faute consistait à avoir utilisé l'expression 'à propos'. Momma expliqua que 'Jésus était le Propos, le Verbe, la Vérité et la Lumière' et que quiconque disait 'à propos' disait en réalité 'Par Jésus' ou 'Nom de Dieu' et qu'elle ne permettrait pas que, chez elle, le nom du Seigneur fût évoqué en vain."
J'ai parfois eu des visions d'Huckleberry Finn de Mark Twain pendant ma lecture, justement du fait du style de l'écriture. Il y a des passages très drôles, notamment lors des réunions à l'église, lorsqu'une femme va agresser le pasteur. C'est tordant, vraiment.
Il y a une chose en revanche qui m'a perturbée, c'est que Maya, enfant n'acceptait pas sa condition. Elle n'aimait pas le fait d'être née noire. Ce que je peux comprendre vu ce qu'elle a pu suir à cette époque. Ceci l'a amené à critiquer les noirs dans ce livre de manière satyrique, mais je pense que cette non-acceptation l'a menée par la suite à se battre pour ses libertés. Elle fut d'ailleurs à l'âge de 16 ans, après des mois de persévérance, la première employée noire de la compagnie de Tramways de San Francisco. Mais elle avait encore moins de respect pour les autres 'races', les Indiens, les Chinois, les Japonais. Finalement elle n'acceptait pas le racisme envers les noirs, mais s'en fichait envers les autres communautés, qui vivaient la même chose.
"Quelle horreur d'être noire et de n'avoir aucun contrôle sur ma vie. Quelle cruauté que d'être jeune et déjà dressée à rester assise en silence pour écouter des accusations portées contre ma race sans aucune chance de les repousser. Nous aurions dû tous être morts. Tous crevés, me disais-je, en tas le suns sur les autres. Une pyramide de chair avec les Blancs formant la grande base, puis les Indiens avec leurs tomahawks, leurs teepees, leurs wigwmas et leurs traités crétins, et les Nègres avec leurs serpillières, leurs recettes de cuisine et leurs spirituals leur sortant par les trous de nez. Les petits Hollandais auraient dû tous se casser la figure dans leurs sabots, les Français s'étouffer avec leur vente de la Lousiane (1803) et les vers à soie bouffer tous les Chinois et leurs nattes idiotes. En tant qu'espèce, nous étions une abomination. Tous."
Finalement, cette partie de la vie de Maya Angelou se termine sur une joli note, avec la naissance de son fils, alors qu'elle est âgée de 17 ans. Elle quitte l'enfance et devient une femme. Sa vie de militante commencera bientôt.
A la fin de ce livre, je n'ai qu'un envie, c'est de connaître la suite de la vie de Maya Angelou.