15 août 2009
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12:00
André Bonnery, docteur d'Etat, est spécialiste en histoire de l'Antiquité tardive. Michèle Bonnery est professeur des techniques d'expression et de communication.

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Genre : Roman historique
Editeur : Actes Sud : 22,80€
Quatrième de couverture
Rome, été 680. L'ancienne capitale de l'Empire n'est plus qu'une modeste cité de quelques dizaines de milliers d'habitants, vivant dans les ruines de ce qui fut la plus puissante agglomération de la terre. Partagée entre la nostalgie d'un monde disparu et les espérances d'un autre, encore à construire, la ville abrite une population de Latins, Juifs Orientaux qui ont fui leur province d'origine envahie par les Arabes, de même qu'une foule de pèlerins de toutes nationalités attirés par les tombes des apôtres Pierre et Paul ou par celles des nombreux martyrs des persécutions des premiers siècles.
Lorsque commence le récit, Rome est secouée par une série de faits étranges qui troublent l'ordre public : crimes, morts mystérieuses, disparitions inexpliquées, vols, profanations...Les hommes du dux Romae, représentant de l'empereur qui réside à Constantinople, prennent conscience de la menace, sans mesurer réellement la gravité du danger. Clercs et administrateurs, chacun de leur côté, cherchent un moyen de mettre un terme au drame qui se joue.
Sur fond d'Antiquité tardive, le lecteur démêle les fils de l'intrigue qui se trame dans ce monde en plein bouleversement politique, traversé par d'âpres querelles théologiques. Il découvre les traditions romaines de cette période mal connue, où les pouvoirs civils et religieux, encore mal définis, s'affrontent, où la rigueur du raisonnement n'exclut pas l'intuition, où la réalité côtoie le rêve. Pourtant, si les évènements qui perturbent Rome en cette fin de VIIè siècle s'inscrivent parfaitement dans la mentalité de l'époque, leurs causes profondes peuvent trouver un écho dans nos sociétés contemporaines.
Editeur : Actes Sud : 22,80€
Quatrième de couverture
Rome, été 680. L'ancienne capitale de l'Empire n'est plus qu'une modeste cité de quelques dizaines de milliers d'habitants, vivant dans les ruines de ce qui fut la plus puissante agglomération de la terre. Partagée entre la nostalgie d'un monde disparu et les espérances d'un autre, encore à construire, la ville abrite une population de Latins, Juifs Orientaux qui ont fui leur province d'origine envahie par les Arabes, de même qu'une foule de pèlerins de toutes nationalités attirés par les tombes des apôtres Pierre et Paul ou par celles des nombreux martyrs des persécutions des premiers siècles.
Lorsque commence le récit, Rome est secouée par une série de faits étranges qui troublent l'ordre public : crimes, morts mystérieuses, disparitions inexpliquées, vols, profanations...Les hommes du dux Romae, représentant de l'empereur qui réside à Constantinople, prennent conscience de la menace, sans mesurer réellement la gravité du danger. Clercs et administrateurs, chacun de leur côté, cherchent un moyen de mettre un terme au drame qui se joue.
Sur fond d'Antiquité tardive, le lecteur démêle les fils de l'intrigue qui se trame dans ce monde en plein bouleversement politique, traversé par d'âpres querelles théologiques. Il découvre les traditions romaines de cette période mal connue, où les pouvoirs civils et religieux, encore mal définis, s'affrontent, où la rigueur du raisonnement n'exclut pas l'intuition, où la réalité côtoie le rêve. Pourtant, si les évènements qui perturbent Rome en cette fin de VIIè siècle s'inscrivent parfaitement dans la mentalité de l'époque, leurs causes profondes peuvent trouver un écho dans nos sociétés contemporaines.
J'ai reçu ce livre grâce à BOB et les éditions Actes Sud, que je remercie. Mais ma lecture fut très ardue. En effet, nous avons ici un roman historique sous forme d'enquête. Et c'est très loin des Experts, c'est vrai, même si Horatio Caine de par son prénom aurait pu arriver à Rome en 680 et résoudre l'enquête;o) D'ailleurs à certains moments j'ai pensé aux Experts, notamment quand les corps sont retrouvés et examinés pour déterminer la cause de la mort. Le raisonnement est un peu le même, sans tous les moyens techniques d'aujourd'hui, cela va sans dire;o)
Non plus sérieusement, l'écriture en soi m'a un peu gênée, je ne suis plus trop habituée à lire en français, et nous avons ici un langage très soutenu, qui reprend certains termes de l'époque. Mais ce qui m'a fait bizarre, c'est justement ce mélange de registre qu'on retrouve dans ce roman. Je n'ai pas d'exemple en tête pour illustrer.
Concernant l'intrigue, la première moitié du livre a été un parcours difficile et essouflant, voire même tortueux. Pendant un certain temps, j'étais complètement paumée au niveau des personnages. On passe du point de vue de l'un au point de vue d'un autre, avec des noms à coucher dehors ( ok, c'est pas du moderne) dans tous les sens. Et ça m'a perdue. S'il y a un truc qui me gêne dans un roman, c'est de ne pas repérer tout de suite qui est qui et qui joue quel rôle. Heureusement, en avançant dans ma lecture, j'ai trouvé mes repères. Et j'avoue que ce qui m'a poussé à le finir, c'était de connaître l'identité du tueur. Ben oui quand on est curieuse on l'est jusqu'au bout!
Il y a en fait plusieurs affaires différentes, des meurtres, des disparitions, des destructions d'icones, des vols. Au final, il n'y a pas qu'un seul coupable, mais c'est l'idée justement que tout était lié, même si elle est fausse, qui a mis un des personnages sur une piste. Ce qui nous amène au 200 dernières pages que j'ai lu assez rapidement si on compare à la première partie. J'étais prise dans le feu de l'action, nous étions sur une piste.
En fait, je dirais que l'enquête, ou plutôt les enquêtes sont bien menées, et garde le lecteur accroché. Ce qui m'a vraiment gênée, c'est le contexte plutôt. Je ne suis pas une connoisseuse de l'Antiquité Tardive, et honnêtement, je n'ai pas envie d'aller plus loin dans mes connaissances de l'époque. Mais j'avoue qu'il y a tout de même beaucoup à apprendre dans ce livre sur le sujet. L'apogée du Christianisme dans l'Ancien Empire Romain, la lutte entre le pouvoir religieux et le pouvoir politique. La conversion des romains au Christianisme qui ne peuvent pas non plus oublié leurs empereurs et leurs anciens dieux et tout ce qui s'y rattache. La persécution des Juifs, qui n'ont pas la même vision des choses, et la menace de l'invasion des Arabes. Je dirais donc que ce livre a tout de même comblé un peu mon inculture.
Mais le rythme est très lent, et moi j'aime les choses qui bougent, être prise dans l'action sans savoir ce qui se passe avant que ce soit fini.
Il y a des passages où j'ai vraiment ri. Vraiment, je me suis bidonnée, et j'ai même fait rire mes collègues en leur racontant certains passages, qui vraiment valent le coup.
Mesdames, je demande votre attention, je vous dévoile ici une méthode pour retrouver l'attention de votre époux, conjoint, etc...
(Spurius collectionne les statues et aime aller leur rendre visite le soir venu, mais un soir une surprise l'attend)
En posant négligemment sa main sur une croupe rebondie, il eut une étrange sensation : elle était tiède. Etonné, il accentua la pression et constata que le marbre était élastique et doux comme une peau. Il prolongea la caresse, le muscle ferme semblait vibrer sous sa main. Stupéfait, il se recula et entendit une voix langoureuse :
- Encore, caresse-moi, encore, oh oui!
Spurius faillit laisser chuter son flambeau. La panique se saisit de lui lorsqu'il vit Vénus s'animer, descendre de son support, se précipiter sur lui et coller sa bouche chaude et humide sur ses lèvres. Il croyait rêver : comment la grande déesse s'était-elle intéressée à lui? Elle avait pris la forme d'un marbre pour l'enfermer dans ses bras; il s'abandonnait à cette divine étreinte, son corps s'amollissait, son sexe se tendait. Il fut brusquement tiré de sa langueur par une douleur cuisante aux fesses. Il réalisa soudain qu'il tenait encore le flambeau à la main, que son bras pendait et que la flamme lui brûlait la chair. Il s'arracha alors violemment aux bras de Vénus, leva sa torche vers la déesse de l'amour et poussa un cri :
- Domitille!
Il faillit tomber à la renverse. Le mur contre lequel il avait reculé le retint. C'était bien Domitille, sa femme, qu'il avait devant lui, le corps entièrement couvert de farine pour donner l'impression de la blancheur du Carrare. Une Domitille nue, le triangle de Vénus entièrement rasé pour accentuer encore l'impression du marbre, une Domitille qui s'avançait vers lui en ondulant et en soupirant :
- Mon Spurius!
Ceci va devenir le petit jeu érotique de Spurius et Domitille, et va faire échouer une tentative de meurtre contre Spurius, passage qui est également extrêmement drôle. Faustine, la soeur de Domitille, surprend Spurius en Mercure qui se dirige vers la salle des statues. Suivi peu de temps après par Domitille. Faustine, curieuse, les suit, et découvre leur petit jeu amoureux. Mais à côté d'elle, une statue bouge. C'est le meurtrier qui s'est déguisé pour surprendre et tuer Spurius. Faustine s'enfuit en criant, croyant que sa soeur est une débauchée totale, qui s'adonne à des orgies.
Non plus sérieusement, l'écriture en soi m'a un peu gênée, je ne suis plus trop habituée à lire en français, et nous avons ici un langage très soutenu, qui reprend certains termes de l'époque. Mais ce qui m'a fait bizarre, c'est justement ce mélange de registre qu'on retrouve dans ce roman. Je n'ai pas d'exemple en tête pour illustrer.
Concernant l'intrigue, la première moitié du livre a été un parcours difficile et essouflant, voire même tortueux. Pendant un certain temps, j'étais complètement paumée au niveau des personnages. On passe du point de vue de l'un au point de vue d'un autre, avec des noms à coucher dehors ( ok, c'est pas du moderne) dans tous les sens. Et ça m'a perdue. S'il y a un truc qui me gêne dans un roman, c'est de ne pas repérer tout de suite qui est qui et qui joue quel rôle. Heureusement, en avançant dans ma lecture, j'ai trouvé mes repères. Et j'avoue que ce qui m'a poussé à le finir, c'était de connaître l'identité du tueur. Ben oui quand on est curieuse on l'est jusqu'au bout!
Il y a en fait plusieurs affaires différentes, des meurtres, des disparitions, des destructions d'icones, des vols. Au final, il n'y a pas qu'un seul coupable, mais c'est l'idée justement que tout était lié, même si elle est fausse, qui a mis un des personnages sur une piste. Ce qui nous amène au 200 dernières pages que j'ai lu assez rapidement si on compare à la première partie. J'étais prise dans le feu de l'action, nous étions sur une piste.
En fait, je dirais que l'enquête, ou plutôt les enquêtes sont bien menées, et garde le lecteur accroché. Ce qui m'a vraiment gênée, c'est le contexte plutôt. Je ne suis pas une connoisseuse de l'Antiquité Tardive, et honnêtement, je n'ai pas envie d'aller plus loin dans mes connaissances de l'époque. Mais j'avoue qu'il y a tout de même beaucoup à apprendre dans ce livre sur le sujet. L'apogée du Christianisme dans l'Ancien Empire Romain, la lutte entre le pouvoir religieux et le pouvoir politique. La conversion des romains au Christianisme qui ne peuvent pas non plus oublié leurs empereurs et leurs anciens dieux et tout ce qui s'y rattache. La persécution des Juifs, qui n'ont pas la même vision des choses, et la menace de l'invasion des Arabes. Je dirais donc que ce livre a tout de même comblé un peu mon inculture.
Mais le rythme est très lent, et moi j'aime les choses qui bougent, être prise dans l'action sans savoir ce qui se passe avant que ce soit fini.
Il y a des passages où j'ai vraiment ri. Vraiment, je me suis bidonnée, et j'ai même fait rire mes collègues en leur racontant certains passages, qui vraiment valent le coup.
Mesdames, je demande votre attention, je vous dévoile ici une méthode pour retrouver l'attention de votre époux, conjoint, etc...
(Spurius collectionne les statues et aime aller leur rendre visite le soir venu, mais un soir une surprise l'attend)
En posant négligemment sa main sur une croupe rebondie, il eut une étrange sensation : elle était tiède. Etonné, il accentua la pression et constata que le marbre était élastique et doux comme une peau. Il prolongea la caresse, le muscle ferme semblait vibrer sous sa main. Stupéfait, il se recula et entendit une voix langoureuse :
- Encore, caresse-moi, encore, oh oui!
Spurius faillit laisser chuter son flambeau. La panique se saisit de lui lorsqu'il vit Vénus s'animer, descendre de son support, se précipiter sur lui et coller sa bouche chaude et humide sur ses lèvres. Il croyait rêver : comment la grande déesse s'était-elle intéressée à lui? Elle avait pris la forme d'un marbre pour l'enfermer dans ses bras; il s'abandonnait à cette divine étreinte, son corps s'amollissait, son sexe se tendait. Il fut brusquement tiré de sa langueur par une douleur cuisante aux fesses. Il réalisa soudain qu'il tenait encore le flambeau à la main, que son bras pendait et que la flamme lui brûlait la chair. Il s'arracha alors violemment aux bras de Vénus, leva sa torche vers la déesse de l'amour et poussa un cri :
- Domitille!
Il faillit tomber à la renverse. Le mur contre lequel il avait reculé le retint. C'était bien Domitille, sa femme, qu'il avait devant lui, le corps entièrement couvert de farine pour donner l'impression de la blancheur du Carrare. Une Domitille nue, le triangle de Vénus entièrement rasé pour accentuer encore l'impression du marbre, une Domitille qui s'avançait vers lui en ondulant et en soupirant :
- Mon Spurius!
Ceci va devenir le petit jeu érotique de Spurius et Domitille, et va faire échouer une tentative de meurtre contre Spurius, passage qui est également extrêmement drôle. Faustine, la soeur de Domitille, surprend Spurius en Mercure qui se dirige vers la salle des statues. Suivi peu de temps après par Domitille. Faustine, curieuse, les suit, et découvre leur petit jeu amoureux. Mais à côté d'elle, une statue bouge. C'est le meurtrier qui s'est déguisé pour surprendre et tuer Spurius. Faustine s'enfuit en criant, croyant que sa soeur est une débauchée totale, qui s'adonne à des orgies.