Voilà, j'ai écrit un superbe roman, en voici la première page. Vous me direz ce que vous en pensez, je suis un peu timide, et je souffre du syndrôme de l'artiste éternellement insatisfait. Mais aujourd'hui, pour vous, je me lance. N'hésitez pas à me dire si ça ne va pas. Il faut que je sache si je peux persister dans cette voie ou si je dois abandonner de suite.
Vague à L'âme
par Virginie Chrestomanci
Un grondement sourd à peine rythmé par les pas de Izumi embrumait Tokyo. Celui-ci marchait, de plus en plus vite, gagné par l'excitation... Il traversa le zoo, et bizarrement sourit au lion qui le regardait d'un oeil morne. Sans trop savoir comment, il se retrouva devant la porte.
Il frappa énergiquement. Des pas se firent entendre, et une énigmatique voix chanta:
- Qui est là?
- C'est Izumi! Répondit celui-ci.
- Je ne connais aucun Izumi! Dit la voix.
Il y eut un silence.
- C'est toi, Ruby? Fit Izumi.
La porte s'ouvrit soudain:
- Mais oui c'est moi, mon Izumi! Je t'ai bien eu.
Il allait protester, mais elle ne lui en laissa pas le temps:
- Entre, dit-elle.
Izumi pénétra dans la salle à manger avant de se laisser choir dans un fauteuil. Puis il fixa Ruby. Celle-ci était debout près de lui. Lui tremblait d'émotion. Elle, ne disait rien. Il se leva, s'approcha d'elle.
- Ruby...
Elle détourna la tête.
- Ruby, répéta-t-il.
Alors elle le regarda. Au moment où leurs regards se croisaient, leurs lèvres se touchèrent.
- Euh... bredouilla Izumi.
Mais les mots ne venaient pas... alors Ruby passa sa main derrière la nuque de son ami, et l'embrassa. Cela dura une éternité. C'était la première fois qu'ils ressentaient une telle émotion, et ils ne s'arrêtaient plus.
Puis lorsque les premières étoiles scintillèrent dans leurs yeux épuisés, leurs lèvres se quittèrent. Comme deux plongeurs en apnée, ils reprirent leur souffle en même temps que leurs émotions.
Puis Izumi approcha sa bouche de l'oreille de son amie et chuchota quelque chose d'imperceptible. Soudain, une larme coula sur la joue de Ruby.
- Moi aussi, je t'aime, dit-elle.
- Nous nous connaissons depuis tant d'années... tu as tellement changé, depuis... et puis non, tu n'as pas tellement changé. Et je voulais que tu saches que tu es mon premier amour. Le premier et le dernier.
- Voyons... tu vas me faire rougir, murmura Ruby.
- Pourquoi? S'écria-t-il. Tu es la personne la plus mystérieuse que je n'ai jamais connue! La plus mystérieuse de tout Tokyo! Les gens ne t'arrivent pas à la cheville.
- Mais et toi, tu es si Passionné...
- Cela n'est rien à côté de toi. Lorsque je t'embrasse, j'ai l'impression que je m'envole. Quand je te quitte, j'ai l'impression que mon coeur se fait piétiner par un féroce chat, ou transpercer par mille lances empoisonnées.
- Mais toi aussi, Izumi, tu as beaucoup de qualités...
- Tu sais... j'ai aimé, tout à l'heure, lorsque nous nous sommes embrassés.
Il n'en fallut pas plus à Ruby pour saisir le bras de Izumi et lui offrir de nouveau un baiser enflammé. Les deux êtres eurent cette fois l'impression d'être emportés dans une tempête. Sur un océan rouge sang. Leurs souffles s'échouaient invariablement dans les hurlements du vent, et les gifles des vagues leur faisaient fermer les yeux. C'était beau, c'était puissant, comme un tableau de Munch, ou comme ''Love Song'' de The Cure. Tout rugissait autour d'eux, ils étaient enfermés dans une parenthèse qui les épargnait des griffes du cyclone, des griffes signant leur passage d'une trace de salive blanche et éphémère... tout tournait, des vertiges les prenaient, Izumi ferma les yeux et eut l'impression de tricoter en haut d'un saule. Et soudain tout s'arrêta.
- Marions-nous...
- Pourquoi n'est-ce pas déjà fait?
Ils rirent. Ils étaient heureux.
Ils restèrent ainsi toute la nuit à se regarder dans le blanc des yeux. Parfois, ils s'embrassaient. Parfois, ils parlaient.
- Ne me quitte jamais, disait Izumi.
- Je ne te quitterai jamais. Tu es bien trop charmeur pour que je te quitte, répondait Ruby. Tu es l'opposé de la bêtise, de la brutalité... tu vaux bien plus que ce rustre de Ivan. Je ne sais pas comment j'ai fait pour lui trouver du charme.
Et ils s'embrassaient. Puis ils s'embrassaient une nouvelle fois.
Puis ils se promirent de s'aimer éternellement, et l'éternité commença pour eux.
Alors? Vous en pensez quoi? Bon maintenant que vous avez fini de lire et que vous vous êtes bien bidonnés (mon passage préféré c'est quand Izumi a l'impression de tricoter en haut d'un saule, j'adore!), je vous donne mon truc. Allez voir ici et vous allez vous aussi pouvoir écrire votre roman.
Vous pouvez également écrire de très beaux poèmes, exemple ci-dessous
Prince de mes rêves
Plus seule que dans une oubliette ou une prison
Comme gardée par un démon au rire endiablé
Je guette sans conviction
Mon prince entre larmes et naïveté.
Et lorsque je t'ai aperçu,
Prince Lecteur, le plus noble des seigneurs,
Ton si merveilleux bras de statue,
Fit renaître sur mes joues un peu de couleurs.
Viens, s'il te plait, emmène-moi,
Tes cheveux multicolores seront ta bannière,
Et tes yeux de toutes les couleurs de l'arc en ciel courageux partant au combat,
Viendront cueillir cette rose, cette rose solitaire.
Viendras-tu jamais à mon secours?
Ou sauras-tu parcourir les 77 000 lieues qui nous séparent,
Et rendre compréhensif le ciel de mes jours,
Transperçant de ta lance ce trop noir brouillard?
Virginie
Et pour finir, grâce à ce site, je viens de recevoir un e-mail de mon idole de toujours, j'ai nommé le grand Robert Smith de The Cure, et j'en suis tellement fière que je le rends public, en espérant qu'il ne m'en veuille pas trop :
Chère Virginie
Ça va, j'espère? Car tu sais, je pense beaucoup à toi! Car je me dis: ''mais comment une personne aussi originale peut-elle exister?'' Et je ne trouve pas de réponse à cette question! Il faut dire: même Naomi Campbell n'est pas aussi timide que toi! Je dis la vérité! Tu peux penser que j'exagère, mais moi, je ne le crois pas. C'est comme ça, qu'importe ce que pensent les autres. Moi, je te trouve au-dessus du lot. Tu es sage, posée, et tu sais toujours trouver des solutions à tout. Je ne suis pas fanatique, mais je t'admire, c'est tout. As-tu entendu parler de ces illuminés qui vouent une passion démesurée à Mika Nakashima? Je ne suis pas comme eux. Je t'admire pour ce que tu es. D'ailleurs, Mika Nakashima ne t'arrive pas plus à la cheville que Naomi Campbell. Je te laisse, à présent, mais j'espère te revoir bientôt, Virginie, car c'est toujours pour moi une immense joie.
Robert Smith
Bon amusez-vous bien! Moi en tous cas, ça me fait bien rire tout ça!